mardi 28 août 2012

Lutte contre l'excision

Depuis quelques semaines, l'association Sini Sanuman (Healthy Tomorrow) a lancé sa campagne "Stop Excision" et des affiches fleurissent dans la capitale.


Deux des affiches de la campagne malienne "Stop Excision"


Le Mali est un des pays africains où la pratique de l'excision à taux de prévalence très élevé, en effet plus de 90% des femmes âgées de 15-49 sont mutilées de la sorte. Le Mali se place ainsi sur le triste podium des pays qui pratiquent le plus les mutilations sexuelles sur le continent Africain.
Bien que les conséquences de l'excision pour la femme et l'enfant soient néfastes, voire mortelles, l'excision reste un sujet tabou dans au Mali. Elle fait partie des rites sociaux qui participent à la cohésion sociale. Ne pas faire exciser sa fille reste marginal.
 
La pratique de l'excision pourrait être comparée à celle de la circoncision, pourtant elle implique bien plus de risques. La circoncision n'est qu'une ablation superficielle de la peau, tandis que l'excision implique une amputation.
 
Au delà des traumatismes psychologiques, la femme subissant ce procédé risque des complications graves lors de l’accouchement et un taux de mortalité plus élevé pour leurs bébés. C'est en tout cas ce qu'a démontré une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publiée en 2006. Ce rapport souligne que le risque de césarienne est notamment 30% plus important pour les femmes excisées et le risque d'hémorragie lors de l'accouchement augmente même de 70% (!)
 
Les mutilations génitales font également courir des risques pour la santé de bébés. "La surmortalité des nouveaux-nés va croissant avec le degré de mutilation: elle est de 15% pour l'excision partielle, 32% pour l'excision du clitoris et 55% pour l'infibulation." Source OMS
 
L'OMS souligne par ailleurs que cette étude a été menée dans des hôpitaux mais que les conséquences sont évidemment bien pires pour les femmes qui accouchent chez elles.

 

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