Petite entorse
à la vocation de ce blog, j’aimerai écrire sur le Sénégal. En effet après l’article
sur le cinéma malien, place aux séries du pays de la Teranga !
C’est en réalité le premier épisode de la série « A qui la faute ? » de Ryan Fakih qui me pousse à écrire. L’épisode en question est particulièrement bien réalisé et, chose plutôt rare dans une série, il délivre un message politique fort.
Dans ce premier épisode de 16 minutes, ce sont tous les problèmes quotidiens des sénégalais qui sont présentés. Filmé entièrement dans les rues de Dakar, la série dénonce le cercle vicieux dans lequel s’est engouffré le Sénégal et pose une question finale dérangeante : « à qui la faute ? ».
C’est en réalité le premier épisode de la série « A qui la faute ? » de Ryan Fakih qui me pousse à écrire. L’épisode en question est particulièrement bien réalisé et, chose plutôt rare dans une série, il délivre un message politique fort.
Mais revenons sur
la genèse de « A qui la faute ? ».
Une partie de
la jeunesse sénégalaise milite pour l’éveil des consciences dans le pays et la
mise en place de réformes. Ce mouvement a pris de l’ampleur au moment des
élections présidentielles de 2012, ou en tout cas a été plus relayée par la
presse internationale à cette période.
Pour rappel, le
président Abdoulaye WADE n’était pas autorisé –selon la constitution – à se présenter une
troisième fois aux élections. Toutefois, après « négociations » au
plus haut niveau, ce dernier a pu se présenter en toute légalité…et a même
accédé au second tour des élections. Les sénégalais sont alors descendus dans la
rue et ont finalement obtenu ce changement politique tant espéré : Macky
SALL, opposant de longue date de WADE fut élu. Une page de l’Histoire du pays
s’était tournée.
Un
collectif s’est particulièrement illustré depuis 2011 dans sa lutte pour le
changement, les bien-nommés « Y’en a marre ». Les leaders du
mouvement ne sont pas issus de la classe politique traditionnelle[1],
au contraire ils vivent dans les quartiers populaires de Dakar et rêvent de
bâtir le « NTS », soit le Nouveau type Sénégalais.
Quel est le rapport entre la série
« A qui la faute ? » et le collectif me direz-vous ?
Et
bien la série est directement inspirée de leurs idées et mieux encore certains
des acteurs de la série sont en réalité des membres phare du mouvement. Dans ce premier épisode de 16 minutes, ce sont tous les problèmes quotidiens des sénégalais qui sont présentés. Filmé entièrement dans les rues de Dakar, la série dénonce le cercle vicieux dans lequel s’est engouffré le Sénégal et pose une question finale dérangeante : « à qui la faute ? ».
A chacun
son libre arbitre pour tenter d’y répondre…
Extrait d’une interview du réalisateur, Ryan Fakih :
« Le mouvement ‘‘Y’en a marre’’ incarne
une certaine idéologie. Le film dénonce une corruption qui fait qu’une personne
peut en pâtir sans en être directement responsable. […] Nous voulons créer un
déclic chez certaines personnes et susciter une prise de conscience. »
« Les membres du mouvement ‘’Y’en
a marre’’ comme Samba Souba Sarr, qui a joué le rôle du commissaire dans le
film et Mactar Pouye, celui de l’inspecteur, soulignent que leur participation
au tournage était une manière de s’engager visuellement à promouvoir le nouveau
type de Sénégalais, que le mouvement cherche lui-même à valoriser.
Le
court métrage met en scène plusieurs personnages aux parcours différents mais
dont les actes isolés et sans conséquences forment un tout. Un policier intègre
se voit sanctionné par sa hiérarchie. Un demandeur d’emploi peine à trouver du
travail. Un chauffeur de clando néglige sa visite technique… Des situations
banales dont les conséquences vont s’avérer dramatiques. »
[1]
J’entends par ‘classe politique traditionnelle’ les élites formées dans les
plus grandes écoles occidentales (souvent françaises, américaines ou
britanniques) qui reviennent dans leur pays d’origine pour faire – de très
longues - carrière en politique.
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